FAQ

L’Ordre des vierges (en latin : Ordo virginum) est composé des femmes ayant reçu la consécration des vierges selon le rite liturgique approuvé par l’Église catholique. Cette consécration peut être donnée à des femmes vivant dans le monde aussi bien qu’à des moniales.

Il s’agit d’une des premières formes de vie consacrée dans l’Église, dont l’origine remonte au tout début du christiansime. Tombé en désuétude au fil des siècles, il a été restauré à la suite du Concile Vatican II

Par ce rite, celle qui a choisi de vivre dans la virginité « est constituée comme une personne consacrée, signe transcendant de l'amour de l'Église pour le Christ son époux, image eschatologique de la vie à venir ».

Les vierges consacrées appartiennent à la vie consacrée, mais ne sont pas religieuses : elles ne prononcent pas de vœux religieux, ne vivent pas en communauté, ne suivent pas de règle commune et n’ont pas de structure hiérarchique. Toutefois, cette forme de vie obéit à un certain nombre de critères définis par l’Église, et est scellée par une consécration publique et définitive.

Si l’évêque reçoit en plénitude d’être conformé au Christ Époux, la vierge consacrée pour sa part est image de l’Église Épouse. C’est pourquoi seul l’évêque peut donner la consécration, et c’est à lui que revient le discernement de la vocation.  Le lien entre la vierge consacrée et son évêque n’est pas d’ordre hiérarchique : si elle reçoit une mission ou participe directement au fonctionnement de l’Église-institution, ce n’est pas du fait de sa consécration. La vierge consacrée se situe en vis-à-vis, rappelant à l’évêque et aux prêtres qu’ils ne sont pas seulement configurés au Christ berger, mais également au Christ époux.

La vierge consacrée, bien qu'elle ne fasse pas le vœu spécifique d’obéissance, vit ce conseil évangélique dans la sequela Christi (suite du Christ) proposé par l’Evangile, jour après jour, apprenant à se remettre toujours en question pour toujours mieux correspondre à son appel spécifique, en fonction de ses propres charismes.

La vierge consacrée vit seule en général, mais elle peut également vivre en famille, ou avec d'autres personnes. Ce qui compte, c'est que chaque choix soit fait pour réaliser au mieux et authentiquement sa consécration.

La vierge consacrée subvient à ses propres besoins par le fruit de son travail. Elle exerce le métier qu’elle a choisi : médecin, journaliste, secrétaire, comptable, professeur, artiste (danseuse, peintre, musicienne), femme de ménage, avocate, juge, etc. Elle peut aussi être salariée dans l’Église. Elle reste autonome par rapport à ses biens (patrimoine, héritage, salaires ou tout autre gain) tout en veillant à vivre les vertus évangéliques, dont celle de pauvreté, et le partage avec ceux qui sont dans le besoin.

Le premier service de la vierge consacrée est d'« être » signe prophétique et eschatologique de l'amour de l'Église, vierge et épouse du Christ. Elle n'a pas de tâche pastorale spécifique dans son diocèse et n'est même pas consacrée en vue d'une activité spécifique. Dans le dialogue avec l'évêque, dans le discernement de ses propres charismes, chacun trouve la meilleure façon de vivre sa vocation dans l'authenticité et l'originalité.

Il n’y a pas de vœux comme dans la profession religieuse ou dans certaines formes séculières de vie consacrée. La vierge consacrée prend la « décision irrévocable de vivre dans la chasteté et de suivre le Christ ». Les conseils évangéliques de pauvreté et d'obéissance doivent être vécus et vérifiés avec l’accompagnateur spirituel et l'évêque en fonction des différentes conditions de vie.

La consécration est d’emblée définitive, c’est pourquoi un long temps de discernement est nécessaire. Sur le chemin de préparation à cette forme de vie consacrée, il n’y a pas de vœux temporaires. Toutefois, en fonction des âges et des parcours, des vœux privés peuvent être émis, en concertation avec l’accompagnateur spirituel.

Il n’y a pas de supérieure, mais il y a des figures de référence comme l’évêque diocésain, son délégué et le guide spirituel. Dans l'Ordo virginum, il peut y avoir des femmes consacrées qui accompagnent le chemin d'autres femmes, mais cela se fait de manière concertée, fraternelle, en toute égalité.

Il n'y a pas de spiritualité spécifique à l'Ordo virginum à l'instar de la spiritualité franciscaine, dominicaine ou autre, mais chaque femme consacrée nourrit sa propre foi, en puisant dans la richesse du Rite de consécration, qui définit l'identité et la spiritualité de la vierge consacrée. Parfois, elle peut trouver aide et soutien dans les spiritualités du passé ou du présent, qui sont toujours un don pour toute l'Église.

L'évêque est responsable de la formation spirituelle et du discernement et accomplit cette tâche soit directement, soit assisté d'un prêtre délégué. Il peut également accomplir sa tâche avec l'aide de quelques vierges consacrées et d'autres figures. Dans certaines provinces ecclésiastiques, une formation initiale a été mise en place ; elle est réalisée par des vierges consacrées désignées par les évêques de la province, aidées par d’autres personnes si nécessaire.