L’écologie humaine

L’écologie, la défense de l’environnement, sauver la planète… tout le monde en parle ! Les entreprises, après des hésitations dans les années quatre-vingt-dix, ont résolument pris la question en compte, avec des avancées réelles pour certaines : politiques développement durable, RSE, compensation de leur empreinte carbone, etc. Les actions sont nombreuses et de mieux en mieux structurées.

Et l’homme dans tout cela ?

L’écologie humaine, avec son approche holistique, permet de répondre à ces enjeux humains, éthiques et écologiques. Elle permet de prendre en compte « tout homme et tout l’homme » dans son écosystème et dans l’ensemble du champ social.

Que ce soit sur le plan stratégique, managérial, mais aussi marketing et financier, l’écologie humaine permet d’intégrer tout ce qui, dans l’entreprise, contribue au bien commun. Et en premier lieu à une performance économique solide et pérenne.

Cet ouvrage donne des clés pour comprendre ces concepts innovants, une méthodologie pour les mettre en œuvre et de nombreux cas d’entreprise pour les illustrer.

Christel Koehler, L’écologie humaine en entreprise, GERESO Edition, 2018.

L’auteur

Afficher l'image d'origineChristel Koehler est consultante en stratégie éthique et solidaire depuis quatre ans, après une première expérience de consulting à Sofrepost, filiale conseil de La Poste (2000-2003). Elle a développé un parcours professionnel les secteurs aérien, postal et bancaire, dans des activités d’ingénierie de formation, commerciales, marketing, stratégie. 

Christel Koehler a construit la politique responsable dans plusieurs entreprises, en particulier leur stratégie sur les clients fragiles, la finance solidaire et la performance humaine : refonte de l’offre et du parcours client, partenariats avec des associations, prévention du malendettement et de la précarité énergétique, micro-crédit, éducation financière.

Ses activités extra-professionnelles l’ont amenée à approcher des publics vulnérables : personnes handicapées à l’Arche, personnes SDF et accompagnement de malades en hôpital. Christel Koehler est aussi membre du Comité d’éthique des Pimms et Modératrice Développement économique au Courant pour une écologie humaine. 

L’entreprise solidaire

Comment une entreprise peut-elle contribuer au bien commun dans son territoire, dans des relations de bienveillance avec toutes les parties prenantes et le souci des plus fragiles ? Pour répondre à cette question, nous avons défini pour le Courant pour une écologie humaine une grille de critères et des principes permettant à un dirigeant d’entreprise ou un professionnel d’initier une démarche « écologie humaine » dans sa sphère de responsabilité.

Une vision de l’homme à 360° doit intégrer toutes les dimensions de sa vie sociale, entre autres, sa dimension professionnelle. L’entreprise, comme d’autres acteurs, a donc un rôle important à jouer pour développer l’écologie humaine (EH) dans son territoire. En effet, ses rapports avec ses salariés, clients, fournisseurs, communautés locales, peuvent être structurants pour tous ou, au contraire, contribuer au délitement du lien social.

En interrogeant des dirigeants d’entreprise, des entrepreneurs indépendants, d’autres professionnels, il est apparu que trois grands principes ont un rôle clef :

  • La création de lien,
  • La prise en compte de valeurs non quantifiables, en particulier non monétaires,
  • La prise en compte des contributions (externalités) négatives et positives de chaque acteur économique, de son impact sur les autres parties prenantes.

Ces conclusions reprennent d’autres éléments de théorie économique déjà existants, lorsqu’ils sont pertinents : responsabilité sociale, « entreprise libérée », pensée de philosophes communautariens, etc. Des syndicats, associations patronales, universitaires, autres mouvements ont été consultés en ce sens.

Il en résulte une grille de 12 critères permettant d’initier une démarche « écologie humaine » en entreprise. Si certains rejoignent des principes existants et d’ores et déjà appliqués par certaines entreprises, d’autres sont moins présents dans la pensée économique : maîtrise et transmission d’un métier, prise en compte du temps long, « voix au chapitre » de chaque membre de l’entreprise…

Ainsi, nous nous sommes largement inspirés du concept d’économie de communion du Mouvement des FocolariIl permet aux entreprises qui le souhaitent de modifier la destination de leurs bénéfices, en les partageant entre leurs collaborateurs, mais aussi avec des communautés locales fragiles. L’économie de communion suppose une modération salariale des dirigeants, des relations justes et bienveillantes envers les collaborateurs, les clients et les fournisseurs. Elle va jusqu’à influencer durablement les rapports entre concurrents, en développant la coopération plutôt que la concurrence. Des acteurs d’un même secteur appliquant cette philosophie s’entraident ainsi en se transmettant des marchés et des clients, dans une logique de coopération. Le pari est que le développement global du secteur sera bénéfique pour tous ses opérateurs.

Plusieurs entreprises ont choisi d’intégrer les principes de l’économie de communion en France. Elles ont adopté cette stratégie de solidarité intégrative avec leur communauté.

Par Christel Koehler

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