Comme vierge consacrée du diocèse de Paris, en réponse à un appel personnel du Seigneur et confirmé par son Eglise, je suis devenue « épouse du Christ » par une célébration solennelle et publique, le 28 octobre 2002 en la Cathédrale Notre Dame de Paris. Plaçant mes mains dans celles de l’Evêque, je lui ai dit : « Père, avec la grâce de Dieu, je professe, devant vous et devant l’Eglise, ma décision irrévocable de vivre dans la chasteté et de suivre le Christ. Recevez mon engagement, et donnez-moi, je vous prie, la consécration. ». Cette consécration, je la vis au cœur de l’Eglise et au cœur du monde, dans la solitude. Comment être au quotidien « signe transcendant de l’amour de l’Eglise pour le Christ son époux » ? Tout d’abord par la vie de prière. Je me suis engagée à dire chaque jour l’office des laudes et des vêpres, à participer à l’Eucharistie et à faire oraison pour vivre un cœur à cœur avec le Christ. En effet, ce n’est pas d’abord une question de faire mais une question d’être … En tant qu’animatrice pastorale dans un établissement privé à Notre-Dame de France à Paris dans le 13ème, à mi-temps pour le primaire et à mi-temps pour le lycée, je suis appelée à être témoin de l’amour de Dieu auprès des jeunes, petits et grands qui me sont confiés. Un jour, un lycéen me pose la question : « Madame, pourquoi n’êtes vous pas mariée ? ». Je lui ai répondu que j’ai donné librement ma vie et mon cœur à Jésus mais sinon la discrétion sur mon état de vie reste de mise. Rien d’extraordinaire donc mais une qualité d’amour : « Puissiez-vous de plus en plus rendre réelle cette consécration de votre être jusqu’à ce qu’elle rayonne dans tous les actes de votre vie. C’est peu à peu que l’on devient « vierge », tant cette attitude n’est pas un état, mais un don de la grâce que peu à peu nous laissons pénétrer au plus intime et dans toute notre vie par le rayonnement d’une qualité nouvelle de l’amour. La virginité, c’est une qualité de l’amour. » – (lettre d’un moine à une vierge consacrée). La Vierge Marie, modèle de patience, de miséricorde, de douceur et d’humilité m’aide sur ce chemin. Certes il y a des combats, des moments de découragement et de lassitude, la tentation de faire de son célibat un petit confort spirituel égoïste, de se laisser gagner par l’habitude … mais l’expérience de ma fragilité et de mes infidélités est un appel à ne pas compter sur mes propres forces mais uniquement sur la force de l’Esprit Saint en moi et sur l’indéfectible fidélité de Dieu.
Catherine LUQUIN